Category: Livres,Romans et littérature,Littérature française
Avant que les ombres s'effacent Details
En guise de prologue à cette fresque conduisant son protagoniste de Łódź, en Pologne, à Portau-Prince, l’auteur rappelle le vote par l’État haïtien, en 1939, d’un décret-loi de naturalisation in absentia, qui a autorisé ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à des centaines de Juifs, leur permettant ainsi d’échapper au nazisme. Avant d’arriver à Port-au-Prince – à la faveur de ce décret – au début de l’automne 1939, le docteur Ruben Schwarzberg, né en 1913 dans une famille juive polonaise, a traversé bien des épreuves. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d’Haïtiens, il a peu à peu tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que la petite-fille de sa défunte tante Ruth – partie s’installer en Palestine avant la deuxième guerre mondiale – accourt parmi les médecins et les secouristes du monde entier, il accepte de revenir pour elle sur son histoire familiale. Pendant toute une nuit, installé sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l’ont amené à Port-au-Prince. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance en Pologne, son enfance et ses années d’études à Berlin, où son père Néhémiah avait déménagé son atelier de fourreur, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938, au cours de laquelle lui et son père furent sauvés par l’ambassadeur d’Haïti. Son internement à Buchenwald ; sa libération grâce à un ancien professeur de médecine ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d’asile et finalement refoulé vers l’Europe ; son arrivée, par hasard, dans le Paris de la fin des années 1930, où il est accueilli par la communauté haïtienne et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie, muni d’un passeport haïtien : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues. Fascinant périple, le roman de Louis-Philippe Dalembert rend également un hommage tendre et plein d’humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l’histoire trouvèrent une seconde patrie.

Reviews
Le titre est tiré du »Cantique des cantiques » et est repris judicieusement dans le roman.Ce roman auréolé déjà du Prix des Libraires et du Prix Orange est effectivement un beau succès pour les Edts S.Wespieser qui ont un don pour trouver de beaux textes.Ruben, juif polonais né en 1913 va traverser avec sa famille l'ouragan qui bouscule sa vie durant toute la période hitlérienne.De la Pologne à Haïti , où il terminera sa vie , très âgé, Ruben verra sa famille se disséminer aux E.U ,un membre en Palestine aussi ; quant à lui , après s'être installés à Berlin et avoir vécu la Nuit de Cristal, puis après avoir été déporté à Buchenwald , il part pour le nouveau monde , embarque sur le St Louis, qui ne pourra accoster et fera demi tour. Suit une période faste à Paris qui permet au jeune homme l'initiation à la vie d'un célibataire , et ce particulièrement avec un jeune oncle.Son métier de médecin et quelques aides miraculeuses l'enverront définitivement vers Haïti, qui , dès 1939 et ce par un décret, donne le droit d'asile à tous les juifs persécutés.Une longue période de travail et de découverte des m?urs haïtiennes, du vaudou entre autres vont faire de Ruben un vrai natif-natal.C'est en 2014, après le terrible tremblement de terre , que le Docteur Ruben Schwarzberg raconte l'histoire de sa vie à Deborah , une jeune femme médecin de sa parentèle , venue au secours des Haïtiens dans le malheur.L'écriture de L.P Dalembert pleine de verve et de truculence fait penser parfois à A.Mabanckou, , mais dans la première partie particulièrement des jeux de mots scabreux et des facilités de langage ne me semblaient pas utiles, à moins de se rappeler que les écrivains caribéens ont besoin parfois de faire « craquer les coutures » .Bref, un beau roman , instructif aussi, du moins pour moi qui ignorait le défi lancé par cette petite île au III ième Reich, ainsi que l'épisode du St Louis.


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